Une passion, des applications

Créé en 2011, ce blog fortylaps.com, également identifié 40laps.com, a été nommé ainsi au moment où je venais de passer le cap des 40 années à observer et témoigner dans le milieu du sport automobile.

Reconstruit pour une troisième version, il est voué à raviver quelques moments marquants passés et pour garder un oeil éclairé sur l'actualité. En ressortant des archives écrites ou photos de reportages ou de voyages, des souvenirs d'expérience personnelle diverses et variées, et avec un regard sur l'actualité.

Ces sujets concernent mon vécu dans le milieu du sport automobile, ou mes autres pôles d'intérêt, comme celui de longue date pour la nature, pour lesquels j'ai désormais plus de temps à consacrer ...


Adolescent, rien ne me prédestinait à vouloir vivre dans le milieu du sport automobile. De l’éveil de cet intérêt, les premiers flashes reviennent. D’abord ces rares images télévisées – en noir et blanc - des exploits de Jim Clark et autres Graham Hill en F1. Puis ce carambolage au premier tour des 500 Miles d’Indianapolis 1966, remportés par les mêmes Hill devant Clark, Jackie Stewart étant privé de la victoire tout près de l’arrivée sur panne mécanique. Les 24 Heures du Mans, qui ont généré tant de vocations, avaient également droit au chapitre sur le petit écran et ont leur part de responsabilité.


Mes premiers symptômes de contamination purent être diagnostiqués lors des premières lectures ludiques, celles des bandes dessinées de “Pilote“ ou du “journal de Spirou“, qui firent parfois la part belle aux 24 Heures du Mans à l’époque des duels Ferrari-Ford. Ainsi j’ai bien vite pris le train de cette passion, emmenée par la montée en puissance des Matra, la percée sur le plan international des pilotes français en circuit, avec pour locomotive Jean-Pierre Beltoise, Henri Pescarolo, Johnny Servoz-Gavin ou François Cevert, ainsi que Jean-Claude Andruet, Jean-Luc Thérier et tous les rallymen de la grande équipe Alpine.

Un peu plus tard, c’est en feuilletant les revues spécialisées de l’époque, chez un voisin d’enfance, que mon argent de poche fut vite voué à consommer sans modération Champion, Virage Auto, Sport Auto et les tout jeunes Echappement et Automoto, les mensuel et hebdomadaire lancés par Michel Hommell. A cette époque faisaient référence les voix radiophoniques de Tommy Franklin sur France Inter, de Bernard Spindler animant sur RMC les nuits du Rallye Monte Carlo, aussi indispensables que les modèles d’écriture de Johnny Rives dans l’Equipe. 

Comment pouvais-je alors éviter, au début des 70’s, d’aller me poster à la première occasion sur les talus de spéciale de rallye ou de course de côte, ou ceux d’un circuit. Que ce soit en Haute-Savoie, ou dans mon Sud-Ouest d’origine pendant les vacances scolaires. Pour le montagnard d’adoption, la grande première eut lieu naturellement à domicile au Rallye Mont-Blanc, dans la fameuse spéciale du Col de Joux-Plane. Suivirent la Coupe des Alpes, puis en hiver la Ronde Hivernale de Chamonix, le Neige et Glace, et le Lyon-Charbonnières. Entre temps, les courses de côte de Mirabel, de Cruseilles-Le Salève ou de Puymirol, puis le passage au col du Revard lors de ce magique Tour de France Auto 70, où paradaient sur les routes hexagonales les mythiques protos Matra MS 650, me permirent d’apprécier de visu la variété des disciplines du sport automobile.

Ma première visite sur un circuit fut pour celui d’Albi, lors d’une épreuve nocturne du Tour Auto 71 dominé par les mêmes MS 650 et la Ferrari 512 M de Juncadella et Jabouille. Reste gravée dans ma mémoire cette séquence, quelques jours plus tard, de l’hélicoptère dont débarquèrent à nouveau sur le circuit du Séquestre le grand blond, Patrick Depailler et François Migault, revenus dare dare juste après l’arrivée à Nice, pour disputer autant les essais de F3 que de F2. Comment oublier ce Grand Prix d’Europe et Trophée de France d’Albi - excusez du peu – où j’avais l’illustre honneur d’assurer mon premier reportage d’apprenti reporter-rédacteur-photographe pour le mensuel Autopop. Créé par un auvergnat passionné, autant de belles autos que de belles courbes féminines, il n’a existé que pendant deux ans, le sieur Claude Vorilhon s’éloignant des choses mécaniques hexagonales sans avoir pris soin d’honorer ses dettes. L’illuminé (disons plutôt l’inventeur manipulateur), s’est reconverti en chef de secte sous le nom de Raël, une fois revenu de son improbable escapade interplanétaire, à l’invitation de gentils extraterrestres rencontrés sur les hauteurs volcaniques de sa région. Ben voyons ! 

Malgré cette première expérience avec un mauvais payeur – ce ne sera hélas pas la dernière - mes “essais libres“ sous la bannière Autopop auront servi d’orientation à long terme vers un métier-passion, ou plus exactement de mettre cette passion au service de divers métiers. Car je n’étais pas fait pour un rôle de simple spectateur. La photo et la rédaction étaient les vecteurs nécessaires pour envisager de vivre au contact de la course. Ont suivi des collaborations avec la revue bimensuelle Auto-Course de Jean-Claude Marinho, aussi l’éphémère mensuel Integral de Bernard Dallet, puis après l’arrêt d’Auto-Course et un passage obligatoire sous les drapeaux, les premières piges pour Echappement grâce à l'appel lancé par le rédacteur-en-chef adjoint Jean-Claude Lamorlette.

 

Parallèlement, une formation de base en école photo, de photogravure et d’imprimerie m’avait amené à travailler dans un laboratoire art graphique, puis comme vendeur en magasin photo, avant de goûter à l’artisanat de prise de vue et vente de photos aux concurrents des slaloms, courses de côte, rallyes et circuits du Sud-Ouest. Cette période me permit de mieux jauger le monde du travail et ses contraintes administratives.


Jusqu’à cette proposition de Jean-Claude Lamorlette qui ne se refuse pas, d’entrer en 79 à plein temps comme reporter photographe du mensuel Echappement, revue pierre angulaire du groupe de Michel Hommell, aujourd'hui disparu. Après sept ans sous ce statut, le désir de m’ouvrir à l’international, réclamant plus d’autonomie, imposait de reprendre une certaine indépendance. Ce fut la période de photographe indépendant, attaché à des agences de presse photo. Brièvement Autopresse, puis Sipa Press et DPPI, tout en gardant un lien direct avec Auto Hebdo, grâce à Etienne Moity, son rédacteur en chef historique.


En 93, alors qu’Alain Prost s’apprêtait à fêter son quatrième titre mondial et rendre définitivement son volant F1, s’imposa le choix de privilégier le reportage écrit à la place de la photo. Une décision quelque peu provoquée par certaines pratiques pas très valorisantes, autant humainement que financièrement, pour les photographes au statut indépendant. Une mutation, après une collaboration avec l'éphémère hebdomadaire Course Auto Magazine, facilitée au sein d'Auto Hebdo par Christian Courtel, puis entretenue tant bien que mal par trois autres rédacteurs-en-chef successifs.


Resté jusqu'en juillet 2017 au service d'Auto Hebdo en tant que salarié “pigiste“ permanent, un statut à la merci de pratiques inégalitaires et parfois illégales de la direction, j'entretins tout au long de ces années d'autres collaborations dans la presse spécialisée, pour maintenir une certaine rentabilité. Cela m’amena à des collaborations aussi diverses que la rédaction et l’animation d'une rubrique de F3000 sur Minitel, "l’ancêtre d’internet", puis à la demande de Jean-Luc Roy aux commentaires TV sur les Grand Prix F1 de Kiosque, la chaine “pay per view“ de Canal + de 97 à 2002, et aussi sur Eurosport principalement sur la F3000, puis Motors TV pour des séries monoplace ou d'endurance. Parallèlement à mes missions journalistiques, la rédaction de communiqués pour des pilotes ou écuries, comme l'animation et l’édition de brochures pour l’Association des Teams Français de Formule 3, contribua aussi à élargir mon registre.

Jean-Luc Taillade                      

Illustrations réalisées par Quentin Guibert


Contact :

Jean-Luc TAILLADE 

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