Invité journaliste dans la Coupe 104 ZS Peugeot Esso au Rallye Terres de l'Ouest 1981
C’étaient les 19 et 20 septembre, il y a 40 ans. En cette fin de saison de la 2e édition de la géniale Coupe 104 ZS sur Terre, au palmarès de laquelle René Defour allait succéder à Pierre Toujan, le Terre de l’Ouest, remporté par Maurice Chomat et sa Porsche 911 SC, ne comptait pas pour le championnat de France des rallyes sur terre mais recevait quand même la très fournie troupe de la compétition des “puces“ de Peugeot. Le photographe d’Echappement que j’étais ne pouvait alors refuser de s’essayer avec l’une des deux coupés 104 “journaliste“, après avoir été ciblé par Michel Legouteil, l’organisateur de la Coupe. Avec José Chaudet, un ami de neuf ans, côtoyé brièvement en Ecole de Photo à Toulouse, et possédant alors une bonne expérience du copilotage.
Septembre 2021
Nous voilà donc au Mans sur la place des Jacobins, au départ de cette aventure le samedi après-midi. Insolite, la première spéciale de ce rallye à parcours secret avait pour théâtre les pourtours de l’aérodrome, en même temps que les disciplines des championnats de France circuit en décousaient sur le circuit Bugatti.
La suite fut un enchainement de plaisirs et d’inoubliables et croustillantes anecdotes. En premier lieu, la bonne surprise de nous découvrir à prétendre au top 10 de la Coupe dès la première spéciale. Preuve qu’un récent stage estival à l’Ecole de Grabels de Jean-Michel Fabre, avec Alain Ricciardi et le turbulent Jacques Panciatici comme moniteurs, m’avait été bénéfique.
Puis, en vrac, ce casque d’emprunt trop grand qui, lors d’une première maxi dérive en courbe dans le dernier kilomètre d’un chrono, pivote d’un quart de tour sur la tête du pilote néophyte. Puis cette décision de renoncer à prendre des notes en roulant en premier passage de certaines spéciales à parcourir deux fois, comme le faisaient les cadors, … après un tout-droit monumental dans une échappatoire dans une portion goudronnée. Parler et dicter en attaquant, de surcroît avec ces pneus Kléber “terre“ assez durs transformant les freinages sur bitume en partie de luge, c’était un peu trop pour rester concentré …
Au fil des spéciales, dont quelques-unes de nuit, puis de jour jusqu’au dimanche soir, il y eut bien quelques petits frottis sur arbustes et même une ou deux petites incursions dans les champs, mais jamais rien de très pénalisant. Au point d’entretenir un beau match pour la 9e place face à l’ami Jean-Luc Marteil, alors bon spécialiste du rallycross et des rallyes terre.
Finalement, ce sont deux crevaisons qui décidèrent de notre 11e place finale au tableau des 104 de la Coupe, coiffés sur le fil par le couple isérois André-Poyaud. La première sur le routier à la sortie de la pénultième spéciale, puis la seconde dans les derniers kms de l’ultime chrono. Au point de faire du stop “roue de secours“, la nôtre étant déjà consommée. Et merci encore à l’un de nos suivants, dont le prêt nous permit de rejoindre le parc d’arrivée dans les délais.
Autre anecdote extraordinaire de ce rallye : le dimanche après-midi, nous arrivâmes à l'approche d'un départ de spéciale, et soudain, gros bouchon et alerte générale ! Les concurrents devant nous et un officiel nous informèrent que tout le monde était en train de faire demi-tour : un propriétaire du coin avait décrété au dernier moment que le rallye ne passerait plus devant chez lui ou sur son chemin et avait menacé les premiers, l'ami Maurice Chomat en tête, armé d'un fusil. D'où refus de l'obstacle, l'annulation de la spéciale et déroutage improvisé du parcours !!!
Jean-Luc Taillade
( Cliquer sur les photos pour agrandir et faire défiler ) (Photos © Frédéric Billet - Alain Aubard - Claude Saulnier - Michel Legouteil)