Séquence Retrouvailles

CLASSIC DAYS 2023 à MAGNY-COURS

Du beau temps printanier sur la Nièvre, 1150 voitures inscrites, et 30 000 visiteurs sur les deux jours, d'après l'organisation de 3M (Max Mamers Organisation), ce rassemblement automobile hétéroclite méritait d'être vécu pour la première fois.


Hormis un passage rapide à Montlhéry, il y a fort longtemps, pour jeter un coup d'oeil au Grand prix de l'Age d'Or, je ne souviens pas de m'être rendu sur une manifestation sur circuit de ce type, ayant été de tout temps occupé par de véritables compétitions automobiles dites modernes.

A force d'en entendre parler, et récemment incité par l'ami Serge Saulnier (Président du Directoire du circuit de Nevers Magny-Cours), à venir enfin découvrir l'événement (de retour sur le circuit de la Nièvre), me voilà arrivé sur site pour les deux dernières journées d'avril.


Ma toute première venue à Magny-Cours remonte à presque 50 ans, en juillet 1973. J'y étais l'envoyé spécial (texte et photos) du magazine Auto-Course, pour l'un de ces fameux meetings très populaires de l'époque du Simca Racing Team (SRT), à paraître dans le numéro 2 du bimensuel.

A ce moment-là, le patrimoine de la famille Bernigaud était l'expression parfaite d'un circuit champêtre, convivial et authentique ... que les moins de 30 ans n'ont pas pu connaître. N'ayant pas encore mon permis de conduire, je me souviens d'être venu depuis Toulouse à bord de la fameuse Simca 1000 “proto“, reconnaissable à sa calandre de Renault 4L retournée et les perfs de l'ami Jean-Louis Segrette. Un phénomène vainqueur quelques mois plus tard du Volant Total, donnant droit à disputer la saison 74 de Formule Bleue avec une MEP X27.


Hormis l'occasion de revoir quelques mécaniques vues en action ou parfois conduites par le passé, ma motivation était aussi de recroiser de nombreuses connaissances qui gravitent dans ce milieu du “classic“. Et puis avec en point d'orgue le plaisir de retrouver Jean-Louis Schlesser, l'invité n°1 de l'édition. Pour l'avoir cotoyé depuis ses débuts en monoplace, jusqu'à ses championnats de France en Production, puis mondiaux d'Endurance avec sa Sauber-Mercedes, mais aussi lors de son Grand Prix d'Italie F1 88 disputé chez Williams en remplacement de Mansell. Et même il y a une trentaine d'années en tenant le rôle du “sac de sable“ dans le baquet de droite à son côté lors d'une édition des 24 Heures sur Glace de Chamonix. Le rallye-raid n'ayant jamais été ma tasse de thé, je ne l'ai que très rarement croisé depuis.


Je me suis donc pris de plaisir à arpenter le paddock et la voie des stands, retrouvant par hasard une poignée de vieilles connaissances de la course, et en constatant de nouveau l'enthousiasme bon enfant y régnant. J'ai toujours admiré la patience et l'abnégation de tous ces passionnés les plus divers, notamment ces fans capables de faire la queue devant les structures des sponsors de l'épreuve, pour décrocher un autographe des principaux invités vedettes, ce dont je suis parfaitement incapable.


Pour ma part - j'ai dû être mal habitué - ma patience a vite touché ses limites. Ayant eu le privilège depuis plus de cinquante ans - c'était vite devenu un métier - d'accéder globalement à tous les recoins des circuits, j'avoue que je me suis heurté à un mur d'incompréhension samedi matin. Lorsqu'une charmante personne de l'organisation, à qui j'ai présenté mon attestation d'assurance spéciale personnelle requise, couvrant tous les risques d'accidents professionnels au contact de sports à risques, médicaux ou de vie privée, m'a informé ne pas pouvoir me remettre une chasuble donnant droit à me rendre le long de ce tracé, autour duquel j'ai parcouru tant de kilomètres durant de nombreuses années dans la voie de sécurité.

La brave jeune dame sous-informée aurait voulu que ladite piste de Magny-Cours soit expressément mentionné dans mon attestation. Apparemment, donc, pour un journaliste et photographe de presse professionnel depuis un demi-siècle, fût-il détenteur d'une carte de presse honoraire justifié par son statut de retraité (encore actif), il apparaît véritablement bien difficile de mériter d'aller faire quelques photos sur un bord de piste lors de ce sympathique événement populaire, certes, mais sans compétition officielle, et qui se double manifestement aussi d'une belle entreprise commerciale. A juste titre, Il est bien plus aisé d'obtenir les laissez-passer piste dans certains événements de renommée internationale. Citons à titre d'exemple les meetings GT de SRO, ou même le très exotique Grand Prix de Macao.

Je mettrai donc en doute la sélectivité de certaines logiques appliquées par l'organisation de ces Classic Days.


A la suite de quoi, après avoir fait part du problème à l'organisateur en chef, puis ayant en quelque sorte fait le tour de la question, je me suis résolu à ne passer qu'une seule journée sur site, avant de m'en épargner une plus frustrante le dimanche. Dommage en tout cas de n'avoir pu aller croiser d'autres bons amis, et notamment d'avoir le plaisir de saluer entre autres Jean Ragnotti, Jacques Laffite ou Tico Martini ...


Voici donc, à défaut d'avoir pu la compléter par quelques clichés d'actions en piste, une petite et arbitraire galerie photos bien statique de ce samedi 29 avril, achevé dans la quiétude et la belle lumière du soir dans la campagne nivernaise.


                                                                                                                                                                                                                  Jean-Luc Taillade

Photos © Jean-Luc Taillade & Marie-France de Riberolles                 


 ( Cliquer sur les photos pour agrandir et faire défiler )                                                                                                                                                             Mai 2023   

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